Une vision

Mornes étaient les années
de confort mité et sans magie.
Ma haute tour n’en veut plus rien
et regarde un vibrant tableau.

Sur les champs de l’été, où fleurissent les roses,
ma maison s’est emplie des plus pures pensées
que j’entends aux clapotis du lac.

Mon toit s’est ouvert à l’ivresse du jour
et je plongeai nu dans les entrailles de l’instant
quand, servant des heures assoupi,
j’ai chevauché le temps.

Emportées sur ses vagues
les ondes bleues de nuit ont des parfums de femmes
qui me portent au loin vers l’irréel.
Les pierres sacrées de leurs seins,
couronnées de jour, abreuvent ma foi.

Je voyage longuement dans leurs bras,
me voue entier à la musique des flots.
Je m’éperds dans les souffles de leurs écumes
aux versants de leurs jardins fécondés.

C’était un autre monde où je m’oubliai.
Les pierres chantaient l’âme blanche du jour.
La nuit murmurait en pleurant des étoiles
et l’Amour survolait ces vivifiantes eaux.

C’était un autre monde
et c’était ma maison.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

À Saint-Guénolé

Désir de lèvres

Comme un chant